Le secrétaire d’État américain Rex Tillerson

Le secrétaire d’État américain Rex Tilerson limogé par tweet

En effet, hier mardi, 12 mars, le secrétaire d’État américain, l’équivalent du ministre des Affaires étrangères en Haïti, a été révoqué par le président Donald Trump dans un style qui lui est propre — par un tweet. L’avion de M. Tillerson, qui était en tournée en Afrique, touchait le sol américain ā 4 heures du matin et le tweet du président gagnait les ondes ā 8:44 a.m. M. Trump annonçait, aussi dans son tweet, qu’il a nommé Mike Pompeo, directeur de la Central Intelligence Agency (CIA), pour le remplacer. Et Gina Haspel, nommée récemment assistante du directeur de la CIA, assumera la direction de l’agence réputée pour ses actions souterraines hors du territoire américain. Si elle obtient l’assentiment du Sénat, ce sera la première fois qu’une femme aura dirigé cette agence « top secret ». Steve Goldstein, sous-secrétaire d’État, qui avait mentionné, dans une communication avec la presse, que le secrétaire d’État était bien dans sa peau au Département d’État et ne savait rien du motif de son licenciement, a été, ā son tour, renvoyé. À noter que M. Tillerson était hors du pays et dans le noir quant ā l’annonce, la semaine dernière, selon laquelle le président Trump rencontrerait dans un proche avenir Kim Jong-un, le chef d’État nord-coréen. Dire que M. Tillerson avait toujours privilégié la diplomatie aux déclarations belliqueuses et insultantes du président qui avait surnommé le chef coréen de

« Rocket Man », pour souligner les expériences balistiques de la Corée du Nord qui constituaient une menace pour les États-Unis. Au contraire, M. Trump devait dire publiquement que Rex Tillerson « perdait son temps ā faire de la diplomatie avec le Rocket Man». Incontestablement, M. Trump fait un virage inattendu dans le sens de Tillerson, mais voulant s‘en attribuer tout seul le mérite.

Avec le départ du secrétaire d’État Tillerson, le nombre des officiels limogés ou qui ont tourné le dos ā l’administration Trump s’élève ā une quarantaine, après seulement 14 mois de la présidence de l’homme d’affaires. À souligner que le président a riposté contre ceux qui dénoncent la « désaccord » ou le « chaos » ā la Maison-Blanche en disant « Pas de chaos, mais de l’énergie agissante ! ».

Vive tension ā Pedernales, République dominicaine : s’agirait-il de massacre d’Haïtiens ? La tension était au paroxysme, ā Pédernales, le week-end dernier et ce, jusqu’ā hier mardi, 13 mars, suite au meurtre d’un couple dominicain dans cette ville frontalière par deux jeunes frères d’origine haï- tienne Selon le Listin Diario, journal dominicain en ligne, les époux décédés répondent aux noms de Julio Reyes Pérez et Oneida Felix Urbáez. Le mari avait rendu l’âme instantanément ,le 19 février, mais la femme était dans le coma jusqu’ā samedi dernier, 10 mars, quand, elle aussi, a trépassé. Avant-hier, lundi, les Dominicains de Pedernales avaient lancé un ultimatum aux Haïtiens de la zone, leur donnant jusqu’ā mardi (hier), 10 heures a.m, pour quitter le pays de leur propre gré, sans quoi ils seraient  attaqués physiquement.

Le président dominicain, Danilo Medina, ordonna aux forces de l’ordre de la République dominicaine de mobiliser des militaires et des policiers pour sécuriser la zone afin d’empêcher tout dérapage. En effet, une trentaine de policiers et quelque 60 soldats d’un contingent spécialisé ont vite regagné Pedernales, ville située ā plus de 300 kilomètres de la capitale dominicaine. L’ordre a été rétabli, mais le maire de la ville, Luis Manuel Feliz Matos, exhortant la population « au calme et à la patience » se dit ā l’attente l’attente d’une requête aux autorités haïtiennes de transférer en territoire dominicain l’un des présumés coupables déjā en détention ā Jacmel pour être jugé en république voisine. Entre-temps, le marché binational Pedernales-Anse-ā-Pitres ne fonctionnera que jusqu’ā nouvel ordre.

Quant ā ceux qui s’agitaient sur les réseaux sociaux disant qu’un massacre des Haïtiens, comme en 1937, était sur le point d’être déclenché, il y a de quoi se rassurer. Les autorités dominicaines, contrairement au dictateur sanguinaire Rafael Leonidas Trujillo y Molina, qui avait ordonné le massacre des Haïtiens d’alors, se sont montrées ā la hauteur de leurs responsabilités. Autres temps autres mœurs.

Un communiqué, en date du mardi 13 mars, du ministère de la Défense, a annoncé des nomi- nations faisant suite ā la désignation du « commandant en chef intérimaire ».

  1. Général de Brigade Sadrac SAINTIL, FAD’H, chef d’état- major général;
  2. Colonel Jonas JEAN, FAD’H, inspecteur général;
  3. Colonel Jean-Robert GA- BRIEL, FAD’H, assistant chef d’état-major, G1/G3;
  4. Colonel Derby GUERRIER, FAD’H, assistant chef d’état- major G2/G4;
  5. Colonel Joseph Jacques THO- MAS, FAD’H, secrétaire de l’état-major général;
  6. Colonel Fontaine BEAU- BIEN, FAD’H, membre de l’état-major personnel du commandant en chef

Entre-temps, nous avons appris que le ministère ā la Condition féminine, qui était logé dans les anciens locaux de l’état-major, au Champ de Mars, est débouté, pour redonner aux hauts fonctionnaires militaires leur quartier général, l’un des rares immeubles de la zone ayant résisté au tremblement de terre du 12 janvier 2010.

Par Pierre Quiroule II


Le contenu intégral de cet article de l’édition du 14 mars 2018 de l’hebdomadaire Haïti Observateur se trouve en P. 1, 2 à l’adresse suivante en format PDF : http://haiti-observateur.ca/wp-content/uploads/2018/03/H-O-14-March-2018-1.pdf