l’Axe Cap-Jérémie

DIPLOMATIE INTERNATIONALE ET SOCIÉTÉ Par Dan Albertini

  • L’AXE CAP-JÉRÉMIE

Entre (). L’Amérique renouvelle sa foi dans la coopération humanitaire en renouvelant le Temporary Status Protected en faveur des Haïtiens hébergés aux US. Si l’affaire est réelle en matière de déclaration écrite, la bonté même aurait sa faiblesse. C’est de guerre lasse que plus d’un Haïtien répondant à ce titre ont essayé de se faire << Granted >>, pour faire dans la formule. Mark Azuda, un nom qui serait retenu par des Haïtiens, comme obstacle majeur à la reconnaissance d’un citoyen malgré son acte de naissance. Fermons les ().

Constitution : Art. 66, la Commune a l’autonomie administrative et financière. Art. 73, 74 << Je propose formellement Carrefour >>. Je proposais autre chose que la création d’un Bicotin haïtien, la semaine dernière dans Carrefour Autonome une Vision de Mégapole. (Bicotin : monnaie virtuelle crée dans la foulée de l’avarice des banques devenues un empire de vampires). Cette monnaie a pourtant été crée et nombre d’entre nous…, passons c’est un autre débat. Gardons le cap, partons vers un autre carrefour commercial potentiel qui épargnerait Port-au-Prince la pollueuse. Bien que je sois né à P-a-P, il faut remarquer et je me répète pour faire un peu dans l’actualité : << …quand bien même que Port-au-Prince et Duvalier ramassaient le gros des retombées >>, que la pollution mentale de ce que l’écrivain Jean-Euphèle Milcé décrivait dans l’Alphabet des Nuits, est une tare à éviter sur son parcours. Pourquoi ne pas réguler le trafic des côtes du littoral en y instituant formellement Carrefour Cap-Jérémie par traversier ? La matrice d’un autre type de jumelage transrégional important. Si Lamothe corrompt l’axe d’expertise des compétences à son seul profit politique, l’alternative passerait par la maitrise des grandes villes par l’opposition, au prochain scrutin. Il y a fort à parier que ce serait là un début de signal politique musclé de citoyens voulant s’exercer légitimement, constitutionnellement. Mais aussi, de redéfinition économique.

Je reste dans l’interrogation << Quel avenir pour les grandes villes >>. Ce carrefour a besoin d’un partenariat entre les associations régionales à l’étranger qui soutiennent leur localité, mais dans un sens intégrateur. Jérémie a sa particularité dans la Grande Anse et le Cap-Haïtien, dans le Nord. Je reviens à l’agenda de Castel. Actualisons. Castel n’a encore offert de blueprint pour tracer de map banco-commerciale sur l’île, avec la RD, tandis qu’il existe une autre forme de concurrence à Aruba, à Turck & Caicos et à Tobago. Si j’ai parlé d’Haïti en matière d’ouragan politique mais garantie par des villes autonomes pour préserver le pays de la frivolité politique, l’équation insulaire garantirait tout dérapage entre les deux républiques aussi, par exemple, celui de l’article litigieux de la Cour Constitutionnelle de la RD. Car, il faut le dire, et le répéter, c’est un acte de nazis. Cependant, l’expérience a prouvé en Suisse, au Canada, et même chez les confédérés américains, que le pacte économique est très pacificateur. L’Europe est en train de l’expérimenter. Pourquoi pas Cap-Jérémie ! Cap-Jérémie posséderait déjà sa première vocation. Les infrastructures d’échanges directs n’existent pas officiellement, ce au profit de qui ? D’abord l’étranger qui nous bombarde de ses minibus sans avenir, ensuite Port-au-Prince le transitaire à risque.

Le couloir maritime Cap-Jérémie renforcerait le besoin de développement accéléré par le transport et la consommation, mais dans le sens de l’économie et de l’épargne. L’économie d’abord par l’intensité des échanges d’un système bancaire régional-international répondant directement aux besoins adaptés des Haïtiens vivant à l’étranger, dans le but de mieux forger le triangle international : Carrefour-Kingston-Havana. Mais d’épargne aussi, ce qui permettrait des investissements conséquents au niveau de la formation de techniciens, d’ingénieurs répondant aux besoins de conservation du patrimoine issu de l’importation. Car, le trajet terrestre est non seulement plus long, exposé aux sinistres de la route, augmentant systématiquement le coût des assurances, des voitures importées avec l’usure des pièces de rechanges, donc onéreux et de manipulation risquée pour les produits périssables. Séoul et Tokyo coopératifs chez nous, c’est ça d’ailleurs. L’épargne profiterait en matière de temps et d’argent, aux parents qui assureraient mieux l’avenir de leurs enfants. Je parlais de la récupération de Coutard Motors par Carrefour Autonome, la semaine dernière. Ce nouveau développement pourrait commencer par l’érection d’un parc de fabrication nationale de carrosserie régularisée. Une ouverture intelligente sur la nécessité de nos premiers 25 km de rails de train de surface.

Ce serait le nouvel élixir régional, en même temps intégrateur pour la paix, car le coût de la MINUSTAH en Haïti est mal géré. Ou, géré sur l’insécurité comme facteur, tandis que nous devrions le gérer sur la sécurisation, même civile, ce qui passe par des emplois, mais aussi par la protection du citoyen contre les accidents prévisibles et inutiles.

Les architectes de l’histoire doivent se préciser au rendez-vous de ces deux grandes villes pour mieux instruire sur la vocation réelle de la République, au lieu de subir des assauts comme ceux de Duvalier contre Jérémie, séparant deux villes par une histoire sordide. L’histoire appartient évidemment à l’avenir, mais l’histoire c’est aussi le passé qu’il faut exorciser. Cela fait partie des grands chantiers de la modernisation, de la création d’emploi basée sur du concret, sur un potentiel existant à améliorer, sur une machine administrative de services. Carrefour Autonome n’est pas seulement une municipalité renfermée, c’est la jonction des autres villes par le Pont de l’Audace et, avec l’international. Le lobby des gens du Nord est déjà très fort à l’étranger, pourquoi ne pas connecter deux poids démographiques en considérant ce facteur incontournable qui fait appel à un réalisme politique dans les décisions d’engagement pour les prochaines élections ?

La présidence aura beau mentir sur ses intentions ou, faire mentir les faits, que son plan directoire après trois ans, je le répète, de galères politiques, qu’il n’y aucun signal ni d’indice en ce sens. La raison est fort simple, cela lui enlèverait toute maitrise illégitime sur le mandat des Maires, d’autant plus qu’il ne possède cette expertise de gouvernance pluraliste sinon le support hypocrite de certains investisseurs qui répondent aux besoins de la politique étrangère de leur pays déjà sans solution de progrès à domicile. Par exemple, constatez les scandales de corruption à Québec, de frasques à Toronto, de fausses facturations de sénateurs à Ottawa, de guerre d’usure sur un pont entre politiciens au New Jersey, Paris n’en parlons pas… etc. L’opposition ferait mieux de se méfier, et de surveiller un autre système comme celui du ‘’cloud SMS 828’’. Car, la ville autonome c’est une affaire de vision d’avenir. dan@danalbertini.com


cet article est publié par l’hebdomadaire Haïti-Observateur, édition de 4 mars 2014 et se trouve en P.