Nouvelles Brèves par Pierre Quiroule

NOUVELLES BRÈVES par Pierre Quiroule

Suite à quatre weekends de manifestations, pour la plupart violentes, en France, sous l’impulsion des « gilets jaunes », le président Emmanuel Macron s’est adressé à la nation, le lundi 10 décembre, dans un discours de 13 minutes, admettant qu’il n’avait pas prêté attention au tout début des manifestations, mais que son gouvernement prendrait des mesures pour soulager le sort des plus démunis de la société.

Déclarant qu’il existe un « état social et économique d’urgence», le président promet de réduire les taxes pour les plus démunis et suspendre l’augmentation des impositions pour les retraités. Le salaire minimum subira une augmentation de 100 euros par mois, équivalent à 114 dollars U.S., à partir du 1er janvier 2019.

Les manifestations des «gilets jaunes», qui ont débuté le 17 novembre dernier, visaient l’annulation de l’augmentation qu’avait annoncée le gouvernement sur les produits pétroliers. Bien qu’une semaine plus tôt le Premier ministre Édouard Philippe ait mentionné l’annulation de la hausse sur la gazoline et autres produits pétroliers, le mouvement avait déjà ajouté d’autres revendications, savoir les avantages accordés aux riches par le gouvernement, et la paupérisation des masses.

Comme en Haïti, les autorités n’entendent raison à moins qu’elles soient menacées par la violence. Et pas n’importe quelle violence, mais celle de grande intensité, tel que constaté en France, ces jours-ci, aussi bien qu’en Haïti, les 6, 7 et 8 juillet derniers. Est-ce dire que les Haïtiens devront tourner le dos aux manifestations pacifiques, comme celles des 17 octobre et 18 novembre, pour porter le gouvernement haïtien à répondre positivement à leurs doléances exigeant reddition de compte dans la dilapidation du fonds PetroCaribe ?

Que le gouvernement ne s’y méprenne, en croyant qu’il aura gain de cause par la force meurtrière de ses agents recrutés à l’étranger pour massacrer les filles et fils du peuple. Le weekend écoulé, avant le discours du président Macron, lundi dernier, appelant à la réconciliation des Français, le gouvernement avait déployé quelque 90 000 policiers à travers les plus grandes villes de France, qui avaient effectué 1 000 arrestations parmi les manifestants.

*Concernant la crise en France, le titulaire français des Affaires étrangères s’en prend au président Donald Trump. Le ministre Jean-Yves Le Drian a répondu, dimanche, à un tweet émis samedi par le président américain, selon lequel les Français se révoltent contre l’accord sur l’environnement prôné par le président Macron, mais fortement critiqué par le président Trump, ajoutant que les manifestants citaient son nom. Il a ajouté que « L’accord de Paris ne fait rien de bon pour Paris. Les gens n’entendent pas payer des sommes extravagantes, de surcroît aux pays du tiers monde . . . pour soi-disant protéger l’environnement ».

Le Drian de rétorquer : «Les manifestants n’ont pas pro testé en anglais » et n’ont cité aucun nom. Au cours d’une entrevue radiophonique sur RTL, il ajouta : « Nous ne nous immisçons pas dans la politique interne de l’Amérique, et nous voudrions qu’il y ait réciprocité ». De plus, avance M. Le Drian : «Le président Macron avait déjà dit au président américain de ne pas se mêler de politique en France».

*Le bureau de communication de la Première dame d’Haïti a démenti, dimanche 9 décembre, l’information relative à sa participation, en France, à la signature d’un contrat avec la firme allemande Dermalog. Par contre, sur les réseaux sociaux, des photos de Mme Martine Moïse, en compagnie de certains « Blancs » à Cannes, dit-on, sont en circulation. Le sénateur Youri Latortue, de la Commission éthique et anticorruption du Sénat, affirme que USD 8,2 millions $ ont été versés comme avance à la firme Dermalog sur un contrat totalisant USD 27 millions $. Ce contrat a été signé dans l’opacité totale, selon une information diffusée, mardi 11 décembre, par Nelson Augustin sur le blog VBI.

Il faut souhaiter que soit donnée une explication claire de ce qui s’est passé. Car, la première dame aurait reçu une ristourne. D’ailleurs c’est ce qui l’avait intéressé à faire le voyage en France. Et l’on se demande pour quoi pas en Allemagne, puisqu’il s’agit d’une firme allemande. Ou bien, pourquoi pas à Port-au-Prince, selon les normes établies ? (Voir l’Éditorial à la page 10).

Pierre Quiroule II 12 décembre 2018


cet article est publié par l’hebdomadaire Haïti-Observateur, édition du 12 décembre 2018 et se trouve en P.7 à : http://haiti-observateur.ca/wp-content/uploads/2018/12/H-O-12-december-2018-2.pdf