Le meurtrier coronavirus, ou COVID-19, domine l’actualité globalement

NOUVELLES BRÈVES par Pierre Quiroule II

  • Le meurtrier coronavirus, ou COVID-19, domine l’actualité globalement

Durant les prochaines semaines, peut-être durant des mois à venir, le Coronavirus qui a débuté à Wuhan, dans la province de Hubei, en Chine continentale, vers la mi-décembre, est devenu une pandémie qui domine l’information de par le monde. C’est comme si les conflits internationaux et autres sujets qui, d’ordinaire, dominent les grands titres, n’existent plus, si ce n’est le dictateur de la Corée du Nord, Kim Jong-un, qui, samedi dernier (21 mars), a fait un test, en faisant lancer un missile qui s’est perdu dans la mer, non loin du Japon. Comme pour dire au président américain, Donald Trump, qu’il n’entend pas dis- continuer son programme d’armement nucléaire. On ne s’en est pas occupé. Kim Jong-un ne saurait rivaliser avec le COVID-19.

Selon les statistiques de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), au 24 mars, le nombre d’infectés était de 417 654 dans 196 pays, causant 18 605 morts et 108 302 récupérés. Actuellement, 290 747 cas sont suivis activement, dont 12 981 sont considérés sérieux, même critiques. L’Italie continue d’étonner, ayant recensé 68 178 cas, dont 6 820 morts, en seconde position après la Chine, avec ses 81 171 cas. Mais le hic c’est que la Chine a enregistré seulement 78 nouveaux cas, tandis qu’en Italie, c’est la multiplication à outrance, avec 5 249 nouveaux cas. Pour les États-Unis, en troisième position, le nombre d’infectés est de 43 734, de morts 553 et 10 168 nouveaux cas. Ā ce rythme, les E.U. pourrait dépasser tous les autres pays de la planète en ce qui a trait aux statistiques négatifs en croissance.

New York, avec 35% des cas de COVID-19 aux États- Unis, occupe la première place parmi les 50 états, le District de Columbia (Washington, DC), Porto Rico et autres dépendances américaines, tel Guam. La situation de la ville de New York est grave. Avec ces cinq communes, elle compte pour 70 % des cas recensés du COVID-19 dans tout l’état. Est-ce pourquoi le président Trump a, au cours d’une conférence de presse, dimanche, 22 mars, déclaré que le gouvernement fédéral vient au secours de New York immédiatement. Ainsi, a-t-il dépêché un navire-hôpital de la Marine américaine qui doit arriver au large de New York ce mercredi même.

D’autres états qui, comme New York, connaissent une situation similaire, reçoivent une attention spéciale. Des navires-hôpitaux sont aussi dépêchés en Californie et dans l’état de Washington où la ville de Seattle s’accaparait les manchettes tout au début de l’introduction du virus aux E.U. Car, c’est bien là qu’on avait enregistré nombre de cas dans les loisirs dédiés aux gens âgés.

Les consignes pour freiner la propagation du virus mortel sont assez rigoureuses. Les autorités ont décrété l’état d’urgence dans plusieurs états, ordonnant la fermeture de nombreux établissements pour créer la «distance sociale», de préférence rester chez soi. Ainsi, dans plusieurs villes et communautés, le couvre-feu rentre en vigueur chaque soir, d’ordinaire à partir de 8 heures du soir jusqu’à 5 heures du matin. Mais cette dernière fin de semaine, on a vu des foules dans des plages en Floride et en Californie ainsi que dans des parcs à New York. Et les autorités de dire que ce sera la dernière fois. Les militaires feront respecter les consignes.

En plus des menaces, il faut dire que les autorités se démènent comme un diable dans un bénitier pour répondre aux besoins de la population. On prendra comme exemple le gouverneur Andrew Cuomo, de l’état de New York, qui a contacté le président Trump plus d’une fois, en vue de le sensibiliser para rapport aux problèmes que confronte son état. Aussi, s’adressant au secteur privé, il dit bien haut ce que tout le monde veut entendre. Les hôpitaux, dit-il, devront augmenter de 50 % leur capacité, même la doubler, si possible. Le Javits Center, un édifice s’étalant sur presque tout un pâté de maison, à New York, est converti en hôpital et sera fin prêt d’ici la semaine prochaine. Et il utilise la Garde nationale pour venir en aide aux citoyens, surtout ceux d’un certain âge, auxquels on distribue la nourriture et autres nécessités.

On soulignera aussi qu’à New York, le maire Bill de Blasio prend au sérieux l’apport à ses mandants. Un exemple qui, selon toute vraisemblance, échappe aux autorités haïtiennes voulant se mettre à la hauteur de la catastrophe en devenir, est le maire de New York qui prévoit trois mets par jour pour les enfants en vacances forcées, dans des centres spéciaux. On dira que gouverner c’est prévoir.

*La communauté évangélique haïtienne en France est rudement frappée par le COVID-19. C’est Kedner Kedner, sur WhatsApp, dans le blog très prisé NYKreyol FM, qui a attiré l’attention, dimanche, 22 mars, sur les revers de cette communauté en France. La première nouvelle : le décès du pasteur Azor Bélony, de l’Ēglise évangélique de Sarcelles. Il fut le président de l’Association des pasteurs des églises évangéliques haïtiennes de France.

Par ailleurs, rapporte-t-il, «Le Rév. Luc St. Louis se trouve actuellement à l’hôpital dans un état critique ». Puis c’est le doyen de la communauté évangélique haïtienne de France, le Rév. Pasteur Casséus, ainsi que le pasteur Jean Yves Mars qui, eux aussi, sont mis en isolement à l’hôpital. Et Kedner de commenter : «Selon les informations recueillies, certains des pasteurs infectés n’avaient pas pris le soin de respecter les consignes du gouvernement français demandant aux responsables des églises de limiter ou d’annuler les rassemblements religieux».

*Pressentant qu’Haïti pourrait connaître une grave situation, à cause de la précarité de son système de santé, Cuba et les E.U. rapatrient leurs ressortissants d’Haïti. C’est vraiment drôle, tandis que Cuba envoie des missionnaires sanitaires ici et là, comme à la Jamaïque et en Italie, les autorités cubaines viennent de rapatrier leurs ressortissants au pays.

En effet, selon Prensa Latina, que Rezonodwes.com fait écho, «l’Ambassade de Cuba en Haïti gère le retour de ses citoyens» se trouvant au pays. Vendredi et samedi (20 et 21 mars) des vols de la Sunrise Airways ont transporté les quelque 1 500 citoyens cubains qui se trouvaient encore en Haïti.

Comme on le sait, la communauté cubaine en Haïti, pour la plupart, se groupait dans un quartier non loin de l’aéroport international Toussaint Louverture, à Port-au- Prince. Aussi, des médecins et infirmiers/infirmières cubains apportaient un grand soutien au pays depuis des années. Mais le vote anti-Nicolas Maduro, l’année dernière, du président Jovenel Moïse, qui s’est jeté dans les bras de l’Oncle Sam, a beaucoup refroidi les relations cubano-haïtiennes. Les vols réguliers entre Port-au-Prince et la Havane, interdits, comme pour ceux de tout autre pays, les officiels haïtiens n’auront plus à leur disposition les hôpitaux cubains en cas d’urgence.

Les hôpitaux de la Floride ne seront pas non plus disponibles aux nantis ― des politiciens et des gens de la bourgeoisie ― qui, souvent, affrètent des avions pour aller s’y faire soigner. Tant pis pour la majorité des Haïtiens, surtout ceux confinés au bas de l’échelle sociale. Peut-être que le bon sens ou l’instinct de conservation portera les décideurs d’Haïti, y compris le secteur privé, à faire le nécessaire pour avoir deux nouveaux hôpitaux en temps record, celui de la Croix des Bouquets ainsi que l’autre de Carrefour, l’hôpital Simbi. Voir les arguments du citoyen Auguste D’Meza dans la rubrique Grenn Pwonmennen (page 6) et Happenings. N’est-ce pas l’occasion de rapatrier des millions du fonds PetroCaribe en résidence dans des paradis fiscaux pour sauver la nation ?

On notera aussi que les États-Unis, à l’instar de Cuba, a rapatrié ses ressortissants d’Haïti lundi et mardi de cette semaine (23 et 24 mars) par deux vols spéciaux de la American Airlines, selon Jacqueline Charles, du Miami Herald, dans un article paru lundi, 23 mars, concernant le branle-bas des autorités américaines pour rapatrier leurs citoyens éparpillés en Amérique latine et dans la Caraïbe. Le capitalisme faisant fi de la situation, un billet d’avion, sens unique Port-au- Prince-Miami, a coûté USD 1 297 $. Mille deux cents quatre- vingts dix-sept dollars ? Qui parle de gruger le passager ?

*Le COVID-19, qui ne fait de distinction de rang social, s’est attaqué à Michel Martelly. Le journaliste Alcindor Antony a émis une information via WhatsApp, dimanche soir, 22 mars, que nous reproduisons textuellement : «L’ancien président haïtien Joseph Martelly est testé positif au ‘COVID-19’ aux États-Unis, dans l’État de la Floride où il possède plusieurs appartements. Il est confirmé (sic) dans sa résidence au nord de la Floride».

Nous avons attendu, jusqu’au moment de mettre sous presse, un démenti de l’information de la part de la famille Martelly. Rien n’y fut. Vu que l’artiste-président n’a pu se présenter en concert à Queens, N.Y., samedi soir (21 mars), tel qu’annoncé dans des encarts publicitaires, on se demande si les consignes gouvernementales contre des attroupements de plus d’une dizaine de personnes ont causé son absence, ou est-il vraiment victime du virus qui ne fait pas de discrimination ?

Entre-temps, le COVID-19 a visité d’autres personnalités à l’échelle i n t e r n a t i o n a l e. Dimanche, 22 mars, Mme Angela Merkel, Chancelier de l’Allemagne, s’est mise en isolement, après avoir appris que son médecin, qui a pris soin d’elle vendredi dernier (20 mars) pour une pneumonie, a testé positif au virus qui n’épargne personne. Entre-temps, selon le journaliste Robb Schmitz, rapportant sur la NPR, l’Allemagne restreint les contacts à seulement deux personnes. Toutefois, jusqu’à dimanche, 24 000 cas de coronavirus ont été recensés en Allemagne et 90 morts. Cependant, hier, mardi, 24 mars, l’OMS a noté que le nombre d’infectés en Allemagne, pays en 5e position sur la liste mondiale, a atteint 29 056 et 123 sont morts, avec 4 193 nouveaux cas.

Puisqu’on pale de pays en 5e position par rapport à l’Allemagne, il faudrait mentionner celui qui se trouve en 4e position. C’est l’Espagne où l’on a recensé 35 163 infectés et 2 311 décès. Dire que le nombre de nouveaux cas relevés en Espagne s’élève à 6 368. Pour se faire une idée de la catastrophe mondiale, veuillez consulter le site de l’OMS.

*Aux États-Unis, un premier membre du Congrès américain est atteint du virus. Il s’agit du sénateur républicain du Kentucky, Rand Paul, qui a fait l’annonce dimanche, 22 mars, et s’est vite mis en isole- ment. On a vu le sénateur Mitt Romney à la télévision, ce dimanche, se solidariser avec son collègue auquel il souhaite prompt rétablissement. Cet ancien gouverneur du Massachussetts, maintenant sénateur représentant l’état d’Utah, au Congrès, a ajouté qu’il se mettait aussi en isolement, parce qu’il avait eu des contacts avec le sénateur Paul. Sans doute, d’autres législateurs en feront de même, surtout que l’on parle de trois députés (Congresspeople), dont les noms n’ont pas été divulgués, qui se sont mis aussi en isolement.

*Amy Clobuchar, sénateur représentant l’état de Minnesota au Congrès annonce que son mari est hospitalisé avec le virus. Candidate à la présidence jusqu’au Super Tuesday, quand l’ex- vice-président Joseph «Joe» Biden avait fait sa percée spectaculaire, elle avait renoncé à sa campagne et endossé ce der- nier. Hier soir (24 mars), on pouvait lire sur son visage sa douleur de ne pas pouvoir même visiter son époux à l’hôpital. C’est dire que le COVID-19 ne se cède pas à l’émotion.

*Longtemps avant ces derniers, le premier couple du Canada a fait l’expérience. Le Premier ministre Jus- tin Trudeau et son épouse sont en isolement depuis le 13 mars, parce que son épouse, Sophie Grégoire Trudeau, revenue d’un voyage à Londres, ne se portait pas bien, ayant les symptômes du COVID-19. Elle a été, depuis, testée positive, et se trouve en isolement. Toute la première famille du Canada est en isolement, et le Premier ministre, non atteint lui-même, s’est mis en isolement pour 14 jours, faisant son travail en sa résidence.

*Quoi dire du fameux prisonnier Harvey Weinstein ? Purgeant une peine de 23 ans pour viols sur la personne de plusieurs femmes à répétition, il est atteint par le virus, a-t-on annoncé dimanche soir, 22 mars. Il a été transféré, la semaine dernière, de la prison de Rikers Island, surpeuplée, à celle de Wende Correctional, à Manhattan, où sont maintenus 29 prisonniers et 17 du personnel carcéral victimes du coronavirus. Dire que la promiscuité dans les centres carcéraux est susceptible de causer beaucoup d’autres cas.

Si Weinstein, 68 ans, un géant parmi les magnats de Hollywood, succomberait, suite à l’infection du COVID-19, il lui sera épargné un long séjour derrière les barreaux. Et certaines de ses victimes de clamer que «Ce ne serait pas justice ! »

En vrac, en toute dernière heure

*Le président Trump a déclaré hier, mardi, 24 mars, qu’il voudrait voir le pays libéré de cette fermeture, disons du «lockdown», d’ici les Pâques, soit le 12 avril prochain, pour permettre à l’économie de prendre son essor. Ce n’est pas le gouverneur Cuomo qui retiendrait son commentaire en déclarant que «C’est donner priorité à l’argent qu’à la vie humaine». Il faut retenir que les experts de la santé ne sont pas de l’avis du président.

*Le Japon a annulé les Jeux olympiques de cette année qui étaient programmés pour commencer le 24 juillet prochain. Quelque 11 000 athlètes de par le monde étaient attendus à Tokyo.

*Convaincue que les législateurs républicains et démocrates s’entendront incessamment pour approuver le paquet de deux trillions de dollars à injecter dans l’économie, pour mettre fin à la saignée qui menace de tout chambarder, la Bourse de New York, le Dow Jones, a fait un bond de 2 112 points hier, mardi 24 mars, soit un gain de 11 % en un seul jour. Il faut remonter à l’année 1933, soit 87 ans, pour trouver une pareille performance. Selon ce qui a été annoncé, chaque citoyen, ou résident permanent, doit s’attendre à recevoir un chèque de USD 1 200 $ d’ici la mi-avril.

*Dimanche dernier, 22 mars, lors d’une messe virtuelle, le Pape François, depuis le Vatican, a appelé tous les chrétiens, toutes confessions confondues, à l’échelle mondiale, à implorer le Très Haut ensemble à midi, pour lui demander de nous épargner de la pandémie qu’est le coronavirus. Aussi, a-t-il dit que le vendredi, 27 mars, il dirigera un service de prières devant la Basilique de St. Pierre, après quoi il offrira une bénédiction du Saint Sacrément «Urbi et Orbi» ― pour la ville de Rome et le monde entier. Pierre Quiroule II, 25 mars 2020


cet article est publié par l’hebdomadaire Haïti-Observateur, VOL. L No.11 New-York, édition du 25 mars 2020 et se trouve en P.16, 14 à : http://haiti-observateur.ca/wp-content/uploads/2020/03/H-O-25-march-2020-1.pdf