LITTÉRATURE INTERDITE par Daniel Milord Albertini

LITTÉRATURE INTERDITE par Daniel Milord Albertini

  • In Memoriam : Roland-de-Saint-Christophe OU LA PANIQUE D’UN IMMORTEL

Le globe vit en épilogue pour la pâque tandis que des vivants ont passé l’apocalypse. Ils se retrouvent là où nul immortel n’a pénétré. L’inspiration n’est pas interdite, alors j’emprunte. Rome : «nous avons un pape», pour exprimer la flamme de l’Haïtien il y a de cela à peine six ans trois mois : «nous avons un immortel». On se l’emprunta pour le fait de la distance de la gloire étouffée des Dumas, à l’émotion d’une première au quai Conti. On s’y est vu en Jupiter. La tournure de l’épicier de la littérature au parc la Fontaine à Montréal commença à fixer les lauriers du Jupiter. Jupiter, pourquoi pas puisque l’on se veut écrivain coréen, et donc si Leba pourquoi ne pas se voir ainsi si on a le profil de l’emploi. Ça ne tue pas, d’ailleurs ça rend immortel le pyjama paresseux. Je croyais cependant que la mémoire de quelqu’un ne devrait pas être souillée. Il y a eu pire, elle a été censurée par égoïsme. Par un nain non de taille, mais d’esprit ! 

Quand Roland-de-Saint-Christophe, immatériel émérite de ce nom pour avoir refusé de faire le trottoir-des-éditeurs de son vivant, quand il partait, il n’a semble-t-il et malheureusement pas obéi à la règle du testament. Littéraire. On a tenté de lui voler ses amitiés. J’ignorais que le commun des mortels pouvait descendre aussi bas. Oui, tel commun des mortels s’est démenti immortel, imposant l’embargo d’un an sur ce qui peut servir de ligue de recherches afin de savoir de quelle nature était les travaux personnels de Roland. Il a été bassement suggéré sur la tombe de Roland Désir. Tout fermer pour un an, avant de rouvrir le curriculum de Roland-de-Saint-Christophe. Objectif : être le seul à dé-confiner l’abstrait secret ? Noblesse en ça, il n’y en a pas.

Je voulus rendre hommage à la culture de cet homme dans le premier jet en publiant [Roland-de-saint-christophe] Roland Désir cette diplomatie inconnue que l’île a perdu. Je publie Roland Désir cet illustre voyageur que la pierre ne peut contenir, sur la même lancée afin de mener à découvrir l’œuvre cachée d’un Haïtien authentique dont les cordes et les standards dépassent la simple élection d’usage pour palier à la mort. Combler pour décès. L’économie ni l’épargne ne sont dans l’acte de l’épicier du livre. La jalousie pour ce qu’il ne pourra jamais combler en est à mon avis le leitmotiv. J’apprécie la tombola qui fait millionnaire, je laisse le gage à celui qui sait parier, que l’œuvre cachée de Roland-de-Saint-Christophe eut pu, placée entre des mains libres, décontenancer un immortel interné pour exéat. On ne cache la joie pour la chercher.

La mesquinerie n’a de pareil que le vice caché de ce que de cliché caressé l’Haïtien va cultiver même outremer pour être piètre. Être chat-à-Paris. Roland avait ses amis et il mérita mieux que cette mise en scène macabre qui n’a pour but que de l’étouffer en racontant ses effets de loyers en retard ou les prouesses refusées de sa mère en visite. Ce cirque au cinéma est resté nain pour me confirmer 2004 sans conditionnel.

Je me le suis dit autrefois, quai Conti est la boîte poussiéreuse désuète, mais pire elle aura pollué, si le mesquin ne date pas d’antan. Enthoven en dédicace recommandée à Roland Désir eut pu être d’une noblesse érudite, de la source. Mais, fallait-il gâcher pour que l’on dise : «chasser le naturel il revient au galop». Au grand galop ici, en ce qui me concerne, et il faut sonner les matines.  

Pourquoi je mesure ici ? Un été 2002 à St André, j’entends la cantate de cette parade d’autoportrait, la trivialité d’un critique blasé sur Toto Laraque, sur base d’épiderme. Je comprends à cela pourquoi Duvalier nègre se sentit réduit. Négritude antimulâtre.


cet article est publié par l’hebdomadaire Haïti-Observateur, VOL. L No.14 New-York, édition du 15avril 2020 et se trouve en P.12 à : http://haiti-observateur.ca/wp-content/uploads/2020/04/H-O-15-april-2020-1.pdf