Le régime Tèt Kale ment dans le dossier l’opposant à SOGENER par Pierre Quiroule II

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  • Le régime Tèt Kale ment dans le dossier l’opposant à SOGENER par Pierre Quiroule II

Dans son acharnement contre la compagnie productrice d’électricité SOGENER, la famille Vorbe ainsi que de personnalités qui leur sont liées, y compris Roger Lefèvre et Elizabeth D. Préval, la veuve du président René Préval, le président Jovenel Moïse a dépassé les bornes. C’est ce qu’il ressort d’une présentation «video live», assimilable à une conférence de presse virtuelle, de Dimitri Vorbe sur Facebook lundi (3 août), en début de soirée, que nous avons suivi durant deux heures d’horloge.

Tel un professeur d’université, dans un cours en un créole châtié, M. Vorbe a, tout d’abord, expliqué qu’il allait discuter de l’électricité sur ses trois aspects : «Production, transfert et distribution». Et la SOGENER n’était impliquée que dans la production qu’elle a transférée à l’EdH (Électricité d’Haïti), l’entité d’État responsable de la distribution, facturation, recouvrement et tout le bazar.

La SOGENER est rémunérée seulement pour ce qu’elle a produit, ce qui est comptabilisé par les experts de l’EdH à l’aide d’appareils sophistiqués. Ce n’est qu’après constat par les ministères concernés, y compris celui de l’Économie et des Finances (MEF), que le bordereau est payé, d’ordinaire dans la quinzaine. Ce ci depuis des lustres, même sous la présidence de Jovenel Moï se. Aussi a-t-il lancé un défi par rapport à la «surfacturation » dont la SOGENER est accusée. Et Dimitri Vorbe de continuer sur sa lancée : «Je les mets en défi quant au $12 millions, $11, $10, $9, $8, $7, $ 6 millions». En tant qu’homme d’affaires, il doit réaliser un profit sur toute cette opération. Après le versement des impôts, à la DGI (Direction générale des impôts) et autres dépenses, il gagne es cinq pour cent (5 %).

Après avoir énuméré les chiffres, M. Vorbe fait un constat logique : «S’il faut arrêter quelqu’un, ce serait les experts de l’EdH qui ont approuvé le nombre de kilowatts rapportés et le bordereau y afférant; aussi bien les ministres qui auraient autorisé les paiements». Ceci remonte à l’année 2005, quand la SOGENER avait décroché le contrat en appel d’offres, sous l’administration Alexandre Latortue. Il appartient aussi au gouvernement d’exiger des explications sur les millions qu’auraient été décaissés, s’il y avait eu de tels décaissements, en sus des $ 5 millions transmis à la SOGENER. Com me l’a bien dit l’autre : «Monsieur le Président de la République, vous avez la parole ! »

Dimitri Vorbe s’est étendu sur d’autres aspects du dossier, en tout premier lieu le fait qu’Haïti, «pays très pauvre», ne pourra pas résoudre le problème de l’électricité, à moins d’investissements de l’ordre d’un milliard de dollars verts. Il ne l’a pas dit, mais nous osons souligner qu’on aurait pu tout réaliser, si les $4,2 milliards du fonds PetroCaribe n’ont pas été dilapidés.

Le Pdg de la SOGENER avait souligné, dès le début, qu’il ne s’attarderait pas seulement sur les problèmes, mais qu’il proposerait des solutions aussi. En gui se d’exemple, il a mentionné la facturation et le recouvrement de fonds des mairies qui consomment beaucoup d’électricité, sans jamais débourser un centime. Ce qui est aussi vrai pour toutes les institutions de l’État. De même que tous ceux qu’on pourrait désigner sous le vocable «abonnés virtuels», pour utiliser une terminologie en vogue ces jours-ci, les fameux «Cumberlands» (prises clandestines), surtout dans les zones marginalisées.

Dimitri Vorbe a avancé que l’État haïtien devait s’inspirer de ce que fait la République dominicaine, qui ne dispose pas d’un système de facturation uniforme pour tous les clients. Par exemple, dans les zones privilégiées (zòn boujwa), la facture est bien supérieure à celle des quartiers pauvres. Des fonds recueillis de ces zones «argentées», on subventionne les régions les plus pauvres. En tout cas, l’État haïtien ne pourra pas continuer à subventionner plus de 90 pour cent (90 %) de l’énergie électrique distribuée au pays. Il est incapable de supporter ce fardeau sans y fléchir. Répétons la phrase qui con vient vraiment : Sans crier banqueroute.

Ainsi, il faudra «une volonté politique pour résoudre le problème de l’électricité, de tout problème, d’ailleurs», affirme-t-il. Dans le cas d’Haïti, ce ne sera pas possible sans créer la richesse, ce qui n’entend point de salaires de misère aux travailleurs; des avantages à offrir aux moins nantis et aussi une politique de rétention de cerveaux, suite à d’énormes sacrifices, qui s’expatrient, à la recherche d’emplois mieux rémunérés. Pourtant, il n’est candidat à aucun poste électif. Mais lors des dernières élections, il dit avoir présenté le plan d’électrification du pays à des candidats à la présidence.

Nous reviendrons la semaine prochaine avec d’autres perles glanées sur le vif lors de la présentation virtuelle de Dimitri Vorbe qui affirme : «Je peux être mulâtre, mais Haïtien cent pour cent (100%). Nous sommes nés sur cette terre. Mon arrière-grand-père avait lutté aux côtés de Dessalines».

*La pandémie s’étend partout aux États-Unis, même dans les zones rurales, mais le président Trump dit le contraire par rapport à une experte de son groupe de travail. Dimanche, 2 juillet, la doctoresse Deborah Birx, experte faisant partie du Groupe de travail de la Maison-Blanche s’occupant de ce qui a trait au coronavirus, a lancé un avertissement selon laquelle la pandémie s’étend sur tout le territoire, maintenant en milieu rural, et que l’on devrait suivre strictement les protocoles établis pour se prémunir contre le virus mortel. «Le port du masque doit être obligatoire partout».

Mais, lundi soir, dans une entrevue avec le journaliste Jonathan Swan, d’Axiox, diffusée sur HBO, le président Donald Trump a insisté pour dire que son administration a réalisé quelque chose de «fantastique» ( «incredible», a-t-il dit en anglais). Il devait ajouter aussi que «le fléau est sous contrôle, autant que possible». Ā la question du journaliste, qui rétorquait : «Mais les gens continuent à mourir à un rythme alarmant». Mais le président l’admettait avec une nonchalance déroutante : « Ils meurent, c’est vrai. Et c’est un fait» («And it is what it is», en anglais.)

En tout cas, la situation est inquiétante, vu le nombre grandissant de personnes infectées aux E.U., approchant les cinq millions, soit exactement 4 850 114, selon les chiffres officiels rapportés, hier soir, mardi 4 août, dont 54 621 dans les 24 heures. Et le nombre de décès se chiffrant à un total de 159 128, dont 1 399 dans les 24 heures n’est pas pour rassurer les gens. Pourtant la Californie dépasse les autres états en fait de personnes infectées au coronavirus, soit 519 427, dont 4 526 dans les 24 heures, et 9 501 au total. Ce qui a poussé le gouverneur Gavin Newsom de rétablir l’ordre de «stay» (gardez la maison).

Deux autres états font la concurrence à la Californie en termes de personne s’infecter : la Floride, avec 497 330, dont 5 446 dans les 24 heures, et un total de 7 526 décès; le Texas, en troisième position, compte 451 181 personnes infectées, dont 9 187 en 24 heures et 7 261 mortalités, y compris 245 en 24 heures.

C’est New York, ancien épicentre de la COVID-19, aux E.U., qui a montré la voie à suivre pour freiner la propagation de la pandémie. Bien que cet état compte le plus de décès que tous les autres, soit 32 719, il n’enregistrait que 9 (neuf) dans les 24 heures et le nombre de gens nouvellement contaminés est aussi inférieur à celui des autres états, soit 747 dans les 24 heures.

Il y a lieu de féliciter encore le gouverneur Andrew Cuomo qui, tout au début, au mois d’avril, quand New York subissait les assauts du virus, avec quelque 800 mortalités par jour, il avait instauré un système de contrôle rigide, allant à l’encontre même du président qui croyait avoir les pleins pouvoirs pour dicter la marche à suivre pour combattre la pandémie.

On ne saurait clore ce chapitre sans faire un tour dans la Caraïbe, à commencer en Haïti, qui étonne. Car on croyait que le pays avançait vers les 10 000 cas positifs. Jusqu’ à mardi soir, officiellement, on recensait seulement 7 511 cas, dont 166 personnes décédées et 4 832 guéries. Vraiment un record qui, pourtant, ne peut rivaliser avec ce qui se passe dans les îles anglophones. Seule la Jamaïque approche le millier de personnes infectées, soit 920, 12 mortalités et 745 cas de guérison. Tous les autres pays de la Caricom sont bien au-dessous de la Jamaïque.

De toute la région de la Caraïbe, la République dominicaine occupe la première place parmi les pays où la pandémie a fait plus de ravages. Mardi soir, le nombre de personnes infectées chez le voisin était à 74 295, dont 1 176 cas dans les 24 heures et un total de 1 213 décès. La bonne nouvelle réside dans le fait que des cas positifs, 39 305, plus de la moitié, ont recouvré leur santé. Porto-Rico, territoire sous contrôle américain, est le plus proche de la République dominicaine, rapportant 18 411 cas positifs, dont 230 sont morts. Mais c’est Cuba, qui donne une leçon aux grands pays du monde, ayant investi beaucoup dans le domaine de la santé. Des 2 701 cas positifs rapportés, mardi soir, seulement 88 sont morts, mais 2 382 sont guéris.

Pour clore la rubrique de la COVID-19, on soulignera qu’au niveau global, on approche des 20 millions de personnes infectées, soit 18 445 787, dont 691 740 décès et 11 836 083 guéries, soit plus de la moitié.

*Et Anthony Pascal, dit Konpè Filo nous a laissés le 31 juillet 2020, victime de la pandémie, à l’âgé de 67 ans. Homme de théâtre et journaliste chevronné, il n’a pas pu atteindre l’hôpital de Mirebalais à temps. Il est mort en route. Une autre perte prématurée, parce que les autorités du pays ont manqué à leur devoir de doter le pays d’hôpitaux adéquats. On ne cessera de le dire : Avec seulement cent soixante-dix millions de dollars (USD 170 000 000,00 $), des $4,2 milliards du fonds PetroCaribe, on aurait pu construire un hôpital dans chaque département, à l’instar de celui de Mirebalais. Paix à son âme ! Pierre Quiroule II, 5 août 2020


Cet article est publié par l’hebdomadaire Haïti-Observateur-New York, édition du 5 août 2020, VOL. L No. 30 et se trouve en P.16 : http://haiti-observateur.ca/wp-content/uploads/2020/08/h-o-5-aout-2020-1.pdf