Les aigles s’accouplent dans les airs…

Que les ornithologues n’y prennent aucun ombrage pour cette escapade dans leur domaine…

Le simple d’esprit ne saisit pas toutes les complexités liées à de telles acrobaties et se demande même pourquoi ils ont besoin de voler si haut, de foncer à travers les tempêtes pour ensuite atterrir, le temps d’un instant, sur leur proie perdue d’avance.

Il parait aussi que les aigles peuvent vivre environ 70 ans à condition de souffrir, dans les environs de 40 ans, une douloureuse transformation pour faire peau neuve : nouveaux becs, nouvelles griffes, nouvelles plumes, etc… À l’opposé, les canards continuent à dandiner dans la boue, le terre-à-terre, soumis à la loi de la pesanteur… pollution de l’air, eaux stagnantes, sol constitué d’immondices et de matières fécales au plus fort pourcentage… Pourtant, ils sont deux oiseaux, de la même espèce… c’est donc curieux !

Une seule île au monde héberge deux pays… Donc souvent, les mêmes programmes de développement s’appliquent. Sauf que, loin d’être des saints, l’un imite l’aigle, il croit qu’il a besoin d’ascenseurs, pour monter aux derniers étages de leur gratte-ciel, pour être plus proche de l’air pur; du sublime… L’autre se courbe l’échine pour regagner son taudis et il croit que c’est à cela qu’il est destiné.

Si un pays réellement ami leur offre du pétrole à des taux préférentiels pour générer des capitaux importants… Parlons de milliards. L’un entre dans la modernité en construisant de nouvelles infrastructures, de nouvelles opportunités pour maintenir a casa la jeunesse estudiantine, force vive de toute nation. Et dans un élan aquilin, au refus d’y rester, atterré ou enterré, dans ce trou de m…. Ils construisent des téléfériques pour voyager dans les airs à défaut de pouvoir construire leurs avions… L’autre avec le même programme et les mêmes opportunités, forge de nouveaux millionnaires, des mécréants éhontés, dénués de tout sens moral qui se targuent d’être de bons dirigeants, la solution, alors que leurs prisons sont bourrées de prisonniers politiques, leurs citoyens sont chassés à cause de leur opinion politique, et, que leurs congénères pataugent dans la boue…. Comme les canards.

Fierté perdue dans les méandres d’une boue infecte !

Une fois de temps en temps, il arrive aux canards de voler… Avec les fonds détournés au détriment de la santé de son peuple, de l’éducation de son peuple, pour des investissements internationaux et caribéens ou même, à leur honte, voisins. Le problème c’est qu’aussi haut que le canard puisse voler, il portera toujours dans ses pattes, la boue des marécages.

Le canard mange de tout ce qui jonche le sol, il fait feu de tout bois et ce curieux mélange de capitaux provenant de programme petro, de poudre blanche, n’est pas sans attirer l’attention de l’oncle qui crut bon, pour arrêter une hémorragie provoquée par une erreur de l’un de leurs chirurgiens (aux cheveux de pite), qui a déjà causé trop de dégâts, d’envoyer de nouveaux chirurgiens sur le terrain. Comme une purge, cette visite fait déjà effet, mais les profondes incisions aux vertus salvatrices pour crever l’abcès  tardent… Et notre simple d’esprit se demande : mais qu’est ce qu’ils attendent pour leur passer la menotte aux poings puisque ce n’est plus un secret pour personne ?

Le chirurgien, de son agenda dont lui seul connait la teneur répond par son silence, qu’il lui faut des preuves… De quelles preuves parle-t-on quand on lui a permis de nommer son successeur ? N’était-ce pas justement dans le but d’effacer les traces ? Toutes les traces… La misère physique et morale que vivent canetons et canardeaux n’est-elle pas la plus parlante des preuves ? Ah! le simple d’esprit ne comprendra jamais les démêlées politiques !

Le chirurgien pourra-t-il repartir sans emmener les cancéreux ? Certaines opérations ne peuvent pas être pratiquées sur le sol puisque aucun hôpital digne de ce nom n’a été construit durant les trente dernières années. Et s’il s’agissait d’une mauvaise répartition du pactole ?… Tout simplement !

Puissant en capitaux et s’ils s’en sortent cette fois encore ? N’est-ce pas le destin de cette face sombre de la médaille qui se serait soldé avec la complicité, encore une fois, une fois de trop…. De l’oncle ?

Le canard regarde l’aigle qui sillonne les nuages et dit quel bel oiseau ! Et l’aigle entre de deux battements d’ailes pour élargir beaucoup plus l’espace entre eux deux pense : Quel gaspillage… Pourquoi les canards ont-ils besoin d’une paire d’ailes si c’est pour rester par terre ?


cet article se trouve en P. 3 de l’édition courante de l’hebdomadaire Haïti Observateur : http://haiti-observateur.ca/wp-content/uploads/2018/03/H-O-21-mars-2018-1.pdf