Le Plan Macron pour la Francophonie et la Langue Francaise

REGARD DE LA FENÊTRE par Michelle Mevs

  • Les points du discourd’Emmanuel Macron du 20 mars 2018
  • Non pas comme un faux-nez de notre empire colonial…
  • LE PLAN MACRON POUR LA FRANCOPHONIE ET LA LANGUE FRANÇAISE (première partie)

Il faut savoir que le jeune président français, Emmanuel Macron, a engagé son pays dans une « transformation ». C’est ainsi qu’il fait face aux défis d´ajustement de l’organisation de la Francophonie et de la langue française. À cette fin, il a prononcé un discours, le 20 mars 2018, sur le sujet. Il s’agit de la Francophonie-nouvelle-génération-à-la-Macron !

Pour bien comprendre ce que renferme la vision Macron sur la langue française appliquée à la Francophonie-nouvelle génération (en mode transformation), je prends plaisir à disséquer son dis- cours. « Le plus souvent, nous ne jugeons pas les autres, mais nous jugeons nos propres facultés dans les autres » — Sainte Beuve.

Les jeunes Haïtiens veulent savoir ce que le mot Francophonie renferme. Les moyennement jeunes savent déjà ce que ce mot contient de perversion et de générosité, les deux à la foi, aux intérêts de la France. Ils veulent comprendre la métamorphose en cours. Je parcoure le discours du Macron qu’il a énoncé sous la coupole de l’Académie française, le 20 mars de cette année, pour en définir les contours. Parce que cette Francophonie à la Macron est celle d’une nouvelle génération et donc en osmose du monde. Ainsi, j’accepte de suspendre temporairement mes récriminations et les préjudices au regard du mot « Francophonie» pour faire temporairement crédit à la nouvelle politique et aux directives d´Emmanuel Macron.

Les grandes lignes du discours

Le  Président français se veut humble et s´explique d’entrée de jeu : « C’est avec beaucoup d’humilité que je viens aujourd’hui essayer dans ce lieu de vous parler de francophonie. Je dis avec beaucoup d’humilité parce que la dernière fois que j’en ai parlé c’était dans une université à Ouagadougou, peut-être certains qui étaient avec moi s’en souviendront. Et je n’ai eu absolument aucun succès, c’était dans un dis- cours plus large sur l’Afrique où j’essayais d’embrasser nombre de considérations sur l’avenir de ce que la France peut y faire et les questions que nous avons à y soulever. Et lorsque j’ai parlé franco- phonie c’est sans doute le moment où les malentendus se sont le plus installés. J’avais face à moi des jeunes étudiantes et des jeunes étudiants qui de manière évidente ne comprenaient pas ce que j’étais en train de dire ou plus exactement se disaient “ il nous parle de quelque chose qui ne nous dit rien, il nous parle depuis un endroit ou depuis une langue qui ne nous dit pas la même chose”. (…) Lorsque j’étais à Ouagadougou, si ces jeunes étudiants n’ont pas voulu comprendre ou compris ce que je disais, c’est parce qu’ils ont compris que je défends le français contre leur langue (…) ».

« (…) La réponse m’a sans doute été donnée tout à l’heure par Gabriel FAYE qui nous disait que dans son Bujumbura natal quand on parlait de francophonie lui qui a montré à plusieurs repri- ses qu’il sait parler et écrire le français, lui venait à l’esprit la photographie d’un président de la République française avec des présidents africains (…) ».

Emmanuel Macron commence par faire l´apologie de la langue française, parce qu’aujourd’hui, de Maradi à Séoul, de Yaoundé à Oulan-Bator, de Nouméa à Buenos Aires, le monde bruisse de notre langue. Elle résonne par sa littérature, par sa poésie, par la chanson, le théâtre, le cinéma, par l’art culinaire, le sport, le débat philosophique ou l’éloquence et aujourd’hui partout sur la planète en ce jour ainsi choisi la langue française dit le monde et il faut la défaire des images qui ont fait qu’elle a pu un moment oublier de le dire. Elle en décrit la moindre facette, elle en énonce les aspérités, elle en creuse les conflits, elle en raconte toutes les histoires, elle en tisse le récit entre des individus que séparent des océans, des déserts, des traditions et qui dans le creuset de la langue française se retrouvent et se comprennent.

Selon Emmanuel Macron, la francophonie n’enferme pas la langue française dans un cadre égoïste et partisan. la langue française serait libre et appartiendrait à quasi-égalité d´avec la France, aux pays de la francophonie. Aussi déclare-t-il : « Ce qu’on appelle francophonie aujourd’hui ce n’est pas cet espace incertain à la périphérie de la France laquelle en serait le centre, c’est la langue française elle-même qui est devenue le centre de toutes les nations et de tous les peuples où elle a fait souche dans sa variété étourdissante (…) ».

Emmanuel Macron ajoute qu’en France, il faut reconnaître les lacunes, la perception à partir du territoire français : « Et apprendre le français, c’est d’abord l’apprendre en France et nous ne saurions proposer quoi que ce soit pour la francophonie si nous ne savons regarder nos propres imperfections, nos propres lacunes, parfois nos propres reculs ».

Emmanuel Macron dit qu’il faut suivre les règles de la langue française (grammaire, syntaxe, etc.) : « C’est cela la francophonie, ce continent humain qui admet comme Constitution une grammaire partagée, comme articles de loi, une syntaxe, comme code civil, un vocabulaire ».

Plus loin dans son discours, il dit : « Apprendre à parler et écrire le français, d’abord, c’est établir dans toute la francophonie cette Constitution qui nous unit et nous rapproche. Il y a dans le rapport à une langue le rapport à une autorité, elle a ses règles, et une langue permet des libertés, vous en êtes, pour nombre d’entre vous, de merveilleux visages, mais elle n’existe pas si d’abord on n’accepte pas de se soumettre à ses règles, si on n’accepte pas son autorité première, les usages que d’autres femmes et hommes en ont fait et qui s’est progressivement sédimenté, dont on peut retracer l’histoire ou se perdre dans ses rais ».

Emmanuel Macron parle de « décentrement » de la langue française, de sa « créolisation » à la Glissant. Que comprendre ? : « (…)  et c’est  aussi  ce décentrement qu’il nous faut penser (…) (…) Ici résonnent les paroles d’Édouard GLISSANT indiquant comme objet de la poésie le monde, le monde en devenir, le monde tel qu’il nous bouscule, le monde tel qu’il nous est obscur, le monde tel que nous voulons y entrer ».

Pour mieux comprendre la pensée de Glissant, voir mes articles dans Haïti-observateur (éditions des 4 et 11 avril courant).

Emmanuel Macron poursuit dans son discours : le français (la langue française) s’est émancipée de la France. ce qui lui donnerait plus d´ampleur monde. Que comprendre ? « Le français s’est au fond émancipé de la France, il est devenu cette langue monde, cette langue archipel, parce que d’autres langues se parlent dans des continents immenses et des centaines de millions de nos concitoyens la partagent, mais il est peu de langues qui se parlent dans cet archipel monde qui est le nôtre.

« Au fil des siècles, la langue française est devenue celle des dominants puis celle des opprimés, elle est ce qui permet de ne pas sombrer dans l‘aphasie, dans l’incommunicabilité, dans l’isolement lorsque surviennent la guerre, la violence, la barbarie. Elle permet de dire une expérience du monde qui aurait pu rester enfouie comme cette anguille sous roche dont parle le récit éblouissant d’Ali ZAMIR. En faisant de la langue des colons leur langue, en affirmant que la soumission sociale et politique pouvait trouver un exutoire dans la langue des dominants, une langue façonnée, remise à sa main, modelée et investie par une expérience différente, les anciens colonisés ont aussi apporté à notre langue cette expérience de souffrance qui enrichit notre regard et trouve les chemins de la réconciliation dans des imaginaires que tout aurait pu opposer ».

Emmanuel Macron soutient que la langue française n’est pas la seule langue de liberté, néanmoins elle est une langue de volonté  de  liberté: «Avant eux des persécutés, des exclus, des déracinés avaient trouvé dans la langue française leur socle, de Heinrich HEINE à Paul CELAN, mais il serait arrogant de dire que le français serait cette langue seule de la liberté. Non, on a torturé en français, on a fait des choses merveilleuses en français et on continue à faire des choses merveilleuses et terribles en français. Il y a toujours des tyrans qui pratiquent la tyrannie en français et aimer le français n’est pas leur donner quitus mais toujours au creux du français il y a eu je crois cette volonté de liberté sans doute toujours inaccomplie, ce destin dont parlait l’abbé GRÉGOIRE dès 1794, ce projet dont parle aussi STÉTIÉ, cette volonté de ne pas céder. La langue française aujourd’hui est animée de cet immense élan vers la liberté, elle est la langue des combats pour l’émancipation, celle des non-alignés dont parlait Abdou DIOUF et Boutros BOUTROS-GHALI. Elle est aussi la langue des journalistes, des opposants, des blogueurs, des poètes, de tant et tant de pays où on se bat en français pour la liberté.

« Les mémoires ainsi se sont lées, les blessures des uns sont devenues les blessures des autres et nous travaillons dans la même langue à panser nos plaies franchissant pour cela le seuil de l’oubli évoqué par Assia DJEBAR dans « La disparition de la langue française.

« C’est aller chercher son oxygène dans des textes, dans une mémoire qui toujours ont célébré l’indépendance d’esprit et le refus des conventions. Et le hasard de nos histoires partagées, de nos géographies parfois nous ont conduit aussi à avoir cette langue en partage. C’est pour cela que nous admirons le combat des Québécois, des Belges, des Suisses, des Luxembourgeois, Monseigneur, Madame, pour porter haut le français ».

Ce qui se méprennent de la langue française, Emmanuel Macron s’évertue à les éclairer, mettant en lumière les avantages inhérents au parler français. Il assure que « le français donne accès à et permet l’ouverture au monde. Parler le français, l’écrire, c’est entrer dans une immense communauté d’expériences et de regards ».

Un nouveau rôle assigné à l’Académie française

Si l’Académie française était, dans le passé, accaparée par certains intérêts qui voulaient l’utiliser comme outil pour faire avancer leurs objectifs politiques ou de classe, il annonce de nouvelles attributions à cette entité qui servait d’organisme de surveillance de langue française. En effet, il déclare : « Et tandis que je parle de notre “langue archipel”, me voici avec vous, en ce lieu. Et si je suis ici, c’est parce que l’Académie française fut un lieu séminal pour cette immense aventure de la langue française (…)

« L’Académie a été conçue pour protéger la langue des coups de force inévitables de ceux qui veulent la soumettre à leur agenda politique ou dogmatique et faire de la langue, non pas un être qui vit et respire, mais un outil soumis au programme de quelques-uns. L’idée fondatrice fut que la langue française ne vivrait réellement que si l’on donnait la prééminence à l’usage, que les règles donc devaient être préservées et observées contre les précieuses et les précieux de tous temps, et nous en avons encore. C’est là conférer à la langue une dignité particulière, cela suppose qu’on ait d’elle une conscience très élevée qui ne la réduise pas à être un outil de communication mais soit la substance même de ce qui nous fait humain.

« (…) C’est aujourd’hui un acte de confiance en notre langue que nous sommes résolus à accomplir, car nous sommes au seuil d’un moment nouveau de notre histoire et de l’histoire de notre langue. Nous passons de l’idée ancienne d’une francophonie qui serait la marge de la France à cette conviction que la francophonie est une sphère dont la France avec sa responsabilité propre et son rôle historique n’est qu’une partie agissante, volontaire mais consciente de ne pas porter seule le destin du français (…)

« Jean ROUAUD en a exprimé l’enjeu en des termes d’un lumineux optimisme : « désormais déliée de son pacte avec la Nation, écrit-il, libérée de l’étreinte de la source-mère, devenue autonome, choisie, retournée à son champ premier, nourrie par d’autres aventures, n’ayant plus de comptes à régler avec la langue des anciens maîtres, la langue française a de nouveau à proposer, vue d’Afrique, d’Asie ou des Caraïbes, de Chine ou d’Iran, d’Amérique du nord ou du Vietnam, son interprétation du monde, un monde sachant que sans récit il n’y a pas d’intelligence du monde”. cette méthode conduisant à demander à toutes les voix qui souhaitaient s’exprimer leurs idées pour la francophonie. Les ministres ici présents auront à conduire ce travail chacune et chacun dans leur domaine ».

Ces nouvelles initiatives d’Emmanuel Macron pour réinventer le français s’inspirent d’idées exogènes. Il tente, dès lors, à démontrer que l’Académie française ne va plus fonctionner en vase clos s’érigeant en dictateur sur le cheminement et l’épanouissement du parler français. Et le président français d’informer : « (…) ce programme est issue d’un laboratoire d’idées, prises en dehors de la France autrement dit il a tenu compte des opinions externes: “mais ça n’a pas été pensé seulement depuis un lieu à Paris ; ce fut le fruit d’un travail partagé, nourri par des voix multiples de tous les continents. Aujourd’hui si nous voulons répondre à ce grand récit, cette interprétation du monde que nous voulons et pouvons porter, il nous faut réussir en quelque sorte à apprendre, échanger et créer en français.C’est autour de ce triptyque que je veux en quelques instants revenir et échanger avec vous.

« (…) C’est un immense défi et nous ne relèverons celui-ci que si nous savons faire se lever une géné- ration nouvelle, militante, ambitieuse, une génération de ces héros bien particuliers qu’on appelle les professeurs de français Je ne pourrai le nier mais je veux néanmoins dire que toute notre histoire, l’histoire de notre pays fut constituée par ces héros et notre capacité à porter le français y compris dans des terres où notre langue a reculé ; nous avons réussi à le faire par ces héros que sont les professeurs de français… Le professeur de français est le garant et le moteur de la vitalité même de la langue française. Nous savons tous ici notre dette à l’égard des éveilleurs qui nous jettent parfois contre gré dans les méandres de la grammaire et dans les grands espaces du roman ou de la poésie, faisant croître en nous ce qui était encore confus, latent. Notre première et plus grande responsabilité est ainsi de rendre ses lettres de noblesse au métier de professeur et singulièrement au métier de professeur de français (…) ».

Des réformes annoncées de l’éducation Dans le cadre des nouvelles initiatives pour la promotion de la langue française, en général, Emmanuel Macron réserve une part importante à l’éducation. Aussi entreprend-t-il une vision plus académique de l’enseignement en France qui porte sur des réformes de “ l’Éducation nationale ” en France, notamment la réduction du nombre d’élèves dans les classes.

À ce sujet, il dit : « C’est pourquoi nous avons dès le début du quinquennat décidé qu’il fallait en effet parfois remettre des règles, rouvrir des classes, réduire le nombre tés et où le français avait reculé. Dès le mois de septembre dernier, le ministre de l’Éducation nationale a ouvert dans ces zones dites d’éducation prioritaire des classes de CP, suivront des CE1, puis encore d’autres pour réduire le nombre d’élèves par classe pour regarder en face ce qui était devenu une banalité pourtant inadmissible, celle qu’un enfant sur cinq arrivant en CM2 dans notre pays ne savait pas maîtriser ou la langue ou le calcul ou l’écriture comme il le devait. Nous avons donc remis des maîtres, quelques règles, remis l’évaluation sans laquelle on ne sait mesurer si l’on a appris ou pas, et réussi, je crois, à aussi remettre dans l’esprit de chacun, et au premier chef, les parents, que parler une langue s’acquiert par des efforts, par ce travail. Nous poursuivrons avec le ministre de l’Éducation nationale cette tâche parce qu’elle n’est pas pour autant terminée, mais nous avons ainsi remis au centre de ce combat pour le français l’école et le professeur.

« (…) Apprendre le français, c’est, bien entendu également, lire, et c’est ce que, dès la rentrée dernière, le ministre de l’Éducation et la ministre de la Culture ont ensemble porté et que nous poursuivrons. Lire c’est entrer dans la substance de la langue, mais aussi dans sa mémoire et son imaginaire… La lecture sera au cœur de l’école, cela a commencé, le livre offert chaque année le sera encore davantage et les exercices ainsi se poursuivront. La lecture redeviendra le cœur de l’apprentissage, notamment dans les quartiers où nous l’avions laissé reculée, où la langue française elle-même s’est abîmée.

« (…) Lire aujourd’hui, c’est lire aussi la littérature écrite en français, aux quatre coins du monde. Je sou- haite que des auteurs de langue française soient enseignés dans les écoles françaises, même s‘ils ne sont pas Français ou d’origine. C’est ainsi que les élèves de France apprendront à goûter le sel de leur lan- gue dont les écrits coruscants d’Ahmadou KOUROUMA, Driss CHRAÏBI, François CHENG, Milan KUNDERA, HAMPÂTÉ BÂ, Aimé CÉSAIRE, NIMROD et tant d’autres ici présents.

« J’ai ainsi décidé que la journée du 20 mars serait désormais dédiée à la connaissance des littératures en langue française à l’école. « (…) Des exercices qui permettent de forger avec la langue ce contact étroit seront multipliés, de la dictée à la pièce d’éloquence, de la lecture à voix haute à la chanson, de la récitation à la réflexion sur la racine des mots qui passent en France par la revitalisation résolue des langues anciennes qui sont la matrice même de notre langue, et d’où procède cette autorité même dont je parlais ».

Le rôle du lieu de la bibliothèque

« Lire, c’est aussi avoir un lieu pour lire ; il y a l’école, certes, mais il y a aussi la bibliothèque. C’est en ce sens bien entendu que les recommandations formulées par Erik ORSENNA et Noël CORBIN dans leur rapport rendu à la ministre de la Culture, il y a de cela quelques semaines, seront suivies scrupuleusement. Parce que parfois retrouver la bibliothèque fermée lorsqu‘on rentre le soir ou lorsqu’une ou deux journées n’est livrée à la disponibilité des parents ou des enfants, c’est renvoyer à un espace de tranquillité, d’intimité qui n’existe pas, c’est priver d’un espace d’échanges, de hasards ou de rencontres… L’ouverture des bibliothèques, c’est un combat pour l’émancipation; ouvrir dans les villes et les villages où cela a du sens, où c’est souhaité, porté par les élus, les maires au premier chef, ouvrir ces bibliothèques, c’est permettre à des enfants qui n’ont pas de livre dans leur famille, c’est permettre à des enfants pour qui travailler en famille n’est plus possible, d’avoir accès aux livres, à la tranquillité qui l’accompagne, au silence, à l’échange choisi, c’est mettre fin à cette idée que trop encore peuvent avoir en tête que ça ne serait pas pour eux; les bibliothèques sont le lieu névralgique de cette formation personnelle (…) ».

Les immigrés et les filles auront droit à la langue française pour leur intégration

Dans son discours, le président français porte une attention particulière au réfugiés, notamment à leur intégration à la société française. Selon lui, cette préoccupation se traduit par l’accès à l’apprentissage de la langue française. Aussi, dit-il : « Ce devoir d’apprendre le français en France s’impose de manière plus impérieuse au moment où nous devons accueillir des femmes et des hommes chassés par la guerre et leur donner un destin au sein de notre communauté nationale . Je ne vois pas de meilleur titre de séjour pour eux que la langue française et c’est par là aussi qu’ils entreront dans la Nation, c’est par là qu’ils trouveront leur juste place. Et si on ne leur donne pas cette chance, si on ne leur donne pas cette possibilité de rentrer dans notre pays par et dans la langue, quelle place prétend-t-on leur donner ? Aujourd’hui les réfugiés ont droit à 250 heures au maximum de cours de français; je vous défie d’apprendre le français en 250 heures. Ce volume sera porté à 400 heures et même 600 heures pour les personnes les plus vulnérables et les plus éloignées de la société française qui ne maîtrisent ni la lecture ni l’écriture ».

Continuant dans sa lancée, le président Macron souligne : « (…) Nous accompagnerons les associations, les établissements éducatifs avec la délivrance d’un label propre, en mettant aussi dans chaque ville des bibliothèques et des médiathèques de référence parce que la langue française n’est pas simplement un outil d’intégration ; elle est l’intégration. Et je salue ici le travail que plusieurs associations présentes en ces lieux font chaque jour pour des élèves réfugiés venus de Géorgie, d’Afghanistan, de Libye, de Syrie (…) ».

Dans le second volet de cet article seront passés en revue la vision d’Emmanuel Macron pour les provinces d’outremer par rapport à la « métropole » et d’autres initiatives mises en œuvre dans le cadre de ses nouvelles initiatives pour la redynamisation de la langue française.

M.M./Révisé par Léo Joseph


l’original de cet article se trouve en P. 12, 13, de l’édition du 18 avril 2018 à : http://haiti-observateur.ca/wp-content/uploads/2018/04/H-O-18-April-2018-2.pdf


Michelle Mevs