[Roland-de-Saint-Christophe] Roland Désir cette Diplomatie Inconnue que l’île a Perdu sans Savoir

DIPLOMATIE INTERNATIONALE & SOCIÉTÉ par Dan Albertini

  • [Roland-de-Saint-Christophe] Roland Désir cette Diplomatie Inconnue que l’île a Perdu sans Savoir
  • Entre (), si l’origine pouvait contenir la pensée, le monde serait désuet. Fermons-les ()

Il y a de ces esprits qui passent et laissent aux archives le soin de résumer le pacte de la pensée qui les traversait. Cette pensée est chez eux un creuset, une scène limpide au petit matin, qui dévoile : détails, reliefs indéfinissables à la lueur du jour qui fixe le soleil et doit révéler ce que deviennent l’ombre de la nuit et la rosée déposée, qui s’estompe sans excuse, autre que celle de l’immensité du jour dans sa pluralité. La rosée devient alors rivière dans notre pensée seconde, fleuve même, et océans, pour satisfaire la perte de cette éclosion frivole. Heureux sommes-nous de revoir sans cesse cette scène se reproduire comme l’univers qui renaît de ses fautes de la veille. De ses imperfections. Phénomène : régénérescence de l’humanité de l’homme bien sûr. L’initié de culture de l’espoir qui se veut science, parle alors de réincarnation. Pourquoi pas, si ça réconforte l’inconfort ! C’est ainsi que l’histoire à son tour par son preux chercheur curieux va révéler ce que l’intérêt dénia sur le chemin, le passage des lumières. Car, elles sont multiples. Les chaires d’études alors s’érigent au gré de l’ignorance qui va voir couler tant d’encres sur le personnage déposé sous une pierre qui ne sait le retenir. L’interprétation va pleuvoir comme l’expertise pour le recteur, la réincarnation pour l’initié ci-haut cité. Roland Désir à ce stade-ci, ne nous a pas laissé plus que l’indice pour le curieux que l’on risque de prendre pour un forcené, surtout s’il est le migrant insulaire comme nous de la côte haïtienne. On s’entend, de l’Île. Roland-de-Saint-Christophe sera-t-il étudié en littérature, en philosophie ou en diplomatie, pourquoi pas, je plaide cela par cet abrégé. S’il fit pourtant parler la boite de manuscrits inédits, Roland a écrit l’unique témoignage du migrant que personne n’aura lu. La seule et unique lecture m’a enlevé le droit de mémoire. Je garde de lui cette impression de l’habile correcteur. Diplomatie aussi, pourquoi : le migrant la vit. 

Ma question veut en toute sobriété présenter l’illustre voyageur. Pourquoi Roland Désir s’est-il réfugié, et s’y est refusé à se faire publier tandis que de son standard de l’ébauche, Roland-de-Saint-Christophe défie toute velléité de l’essayiste immortel qui se croit écrivain, de se voir auteur sans la maison du commerce de l’édition. Par sa loi du silence bien sûr, quel creuset pour un amateur des relations internationales !

Faisons ça en littérature, en philosophie en diplomatie surtout. L’art oratoire de Roland-de-Saint-Christophe est indexé au même standard que le structuralisme de la pensée et de l’écriture. La même rigueur et le même gène. En symbiose. Haïti a perdu cette occasion en tant qu’île. L’éponyme côté républicain l’y a chassé par l’erreur cruelle de l’ignorance. Trois coups de canon un poumon de moins pour un livre en main. Chassé si loin qu’il ne fit le parcours du périmètre, c’est-à-dire de la rive capitale domingoise. La diplomatie du silence a sans le savoir détenu cet illustre voyageur dans la prison de l’intégration. Cette intégration, s’il ne se la refusa pas, elle se résume sous la nostalgique que sait contenir l’écriture. Secrète dans son cas. C’est à mon avis sa sanction, riposte que l’on étudiera un jour par le quitus d’un diplomate de la littérature. Son art de communiquer son art de la pensée. Évoquer, invoquer….

Nous ne pouvons donc pas renvoyer Roland Désir puisqu’il était déjà parti en voyage non sans raison, dont celle du migrant. En outre, la scène qui lui a valu le drame d’un tiroir refroidi sur une île de chaleur nous avait déjà enlevé l’innocence de Roland, le désir d’apprendre. Il était devenu dès lors atemporel, par la faute….

Avant d’aller plus loin dans l’atemporel, car c’est à cet effet court que l’on discerne dans l’immatériel, Roland-de-saint-Christophe, permettez le titre de noblesse acquise de l’histoire tracée sans le support du vilain bourgeois qui gâche l’art. Je crois, Roland Désir écrivait pour des dieux parce qu’il s’y refusa l’accès à l’humain. L’égo n’a pas le privilège des larmes ici, si ce n’est pour faire fleurir la joie, car Roland vit mieux de là où il se trouve pour s’y être préparé au gré de ses lunes intimes. Ne me croyez pas cet insolent ni irrespectueux eut égard à la famille. Roland doit en rire, de ce monde qu’il me décrivit moult fois, pour voir comment je traduis son privilège par mes us. Il ne tairait pas que c’est comme le forcené culturel haïtien exploitant la faiblesse de la société de toujours pour jouir des acquis. Vice indécent inconscient, ça n’est hélas, pas ma volonté. Roland, je te réponds ici par la présence de ces âmes qui t’observent dans cette posture oh, combien répétée de tes fréquents voyages! Elles te pleurent victime, quand tu es explorateur averti. Je me reprends sans flagornerie, des œuvres inachevées, dirions-nous chez le critique, fallait-il d’abord et derechef comprendre.

S’il faut remercier pieusement, citons alors les sœurs de Roland qui sont aux É.U., et tinès son ami pasteur qui par sa postérité a assuré le respect à ce phénomène vivant. Je lis donc, avec ce peu d’éloquence, que Roland Désir a des liens ici bas. Ils nous ont prêté son géant-Désir. Le Canada garde au migrant une dette si loin du délai expiré.

J’imagine alors le discours, osé si l’on peut dire. Fétiche même. Romane est l’orateur.

Heureux que tu ne sois pas le politicien Roland, car le panégyrique porterait son nom pour affubler ce qu’on n’a pas vécu : la quintessence de la pensée. Infortuné de ton or, le bout de l’île n’a pas su en extraire une pépite de ce que tu distribuas à ceux de ton choix. Cela serait utile d’autant plus, par ces temps-remords, l’histoire l’eut vécu.

L’autre dira, de son roman sans apostrophe, que Roland est parti pour le «pays sans chapeau». Je le cite sans palier-voisin, je sais que Roland aima mieux ça que de citer les autres plus nombreux que nous chez le philosophe. Manifestement non, Roland nous laisse volontiers ce chapeau afin de rejoindre la noblesse, la logique, la rigueur. La raison sans épée ni chaine voudra dire le chercheur après découverte du guerrier.

Guerrier, Il l’a été plus que moi, Il fit la grosse guerre par conjonction à la bêtise. Oui, téméraire, je l’assume, je n’eus pas sa sagesse. Je le dis humblement ici à l’aréopage, Il m’a demandé de ne pas me défendre de l’assaut soutenu de la partie d’en face, au procès, tandis que j’ai aussi les flancs à protéger. Roland me l’a demandé au nom de l’amicale fratrie rue Saint-André. Je râle si tard, mais j’ai respecté l’impératif, à savoir que je peux supporter l’attaque tandis que la femme en procès s’était compromise. Dois-je lui promettre que je ferai en revanche la guerre à celui qui ne le connait pas, l’ignorance ne vaut pas l’excuse. La quintessence du langage du migrant est une des obligations de l’émigré. Et, l’Haïtien doit être ce penseur qui héberge la rigueur, combien de fois de plus sur le métier que l’eut dit l’autre autre, j’en dis cent, pour Roland Désir cet homme qui a rejoint le méta. Bon voyage, Roland, bonjour Legba ! 

Il est évident que je salue le départ du valeureux homme éduqué éprouvé qui à ses noms liés à l’esthétique en tête, associait une phrase de présentation. J’expose ici un certain repère du cercle qui ne se traduit pas fidèlement les bornes immuables de sa vie décrite.

Aurait-il alors cité Roland Paret (Roland la panique qui un an, moins (31) jours plus tôt l’a précédé dans le couloir de la transmutation) pour le cinéma ou pour le passage à cette école polonaise, pour sa critique sur la «littérature de gallinacé» de l’Haïtien ? Roland Désir aurait-il fait de préférence ce doctorat par acclamation pour une société de critique curviligne, sur J-P Enthoven, car Il posséda l’agrégation d’auditeur à l’UQAM. Je défends les éléments de sa thèse orale : «Clair obscur» avec Jorge Luis Borges, aveugle à rendre la vue par la pensée. Proust, «André Malraux épistolier» [entre de Gaule & Haïti], «les enfants de Saturne» [déguisés en Legba sans lune], Cocteau, «l’âme tranquille de Fernando Pessoa» [à Pétion-ville], Aragon le roman, Goebbels l’allemand, «Dominique de Roux aimait la foudre» pour signifier l’épitaphe son ami Jacques Hilaire (le seul, à qui il exigeait de lui payer un loyer en retard, une facture d’électricité), «Régis Debray, à l’ombre des lumières» oubliant l’esclavage et la traite des Noirs, Maupassant, Michel Onfray le libertin. Ce serait alors pour remercier son ami qui lui a ramené de France, le titre «Saisons de papier», publié par Jean-Paul Enthoven, dédicace spéciale pour Roland Désir, de l’auteur. Va-t-on le discerner par : Diogène, Kant, Sartres, Aristote, Blaise Pascal, Montesquieu, Descartes ou Freud, Heidegger, Confucius, Nietzsche, Jankélévitch, Weber, Noam Chomsky, le général MacArthur s’imposant à l’empereur Hirohito, Roland Barthes, Schopenhauer, de Spinoza, Lévy, Camus, Pessoa. Ce serait tant de Légions d’honneur pour l’enfant du guerrier de Vertières ou de la Ravine à couleuvres qui a fait 1804.

Roland a émis aussi des avis dont le fameux sur Pierre Opont : «ne l’écoutez pas, car il suffit de le faire, et il va vous convaincre dans sa logique», que la neige tombe en été à Port-au-Prince.

L’historien aura de l’ouvrage aux archives, Roland-de-Saint-Christophe est de toutes ces relations internationales. Si je lis Christian Jouhaud dans «Richelieu et l’écriture du pouvoir (autour de la journée des Dupes)» Gallimard-2015, je me demande ceci : si Roland-de-Saint-Christophe était le conseiller spécial de Justin Trudeau puisqu’il a vécu le Canada, lui aurait-il conseillé de retourner aux urnes, là, afin de reprendre, de reconquérir la majorité alors que l’effet Raybould est mort, tandis que les autres sont plus vulnérables, qu’en serait-il du lendemain de Justin et de Roland Désir ?

Pourquoi ne pas se forcer plus loin dans cette modernité où l’on va traverser bientôt l’espace pour une fantaisie de riches, avec Maurice Vaïsse des Relations depuis 1945 Armand Colin 2005-2008, et envisager Roland auprès d’Emmanuel Macron, puisque l’Académie a ouvert ses portes closes près de lui, comme apôtre de l’examen de conscience : aurait-il été démissionnaire, de l’affaire «gilets jaunes» ou, le président foncerait-il en diplomatie plus rectangulaire avec l’Iran jusqu’à Hong Kong ?

Alors, point n’est besoin de souligner l’analyse de la réaction d’Emmanuel Haymann dans «au cœur de l’intégrisme juif» Albin Michel 1996/Chap.V,P.131, quand il dit en citant Abraham Kook grande autorité talmudiste et grand rabbin de la Palestine britannique : «Nous avons oublié que nous avons une chair sacrée, non moins qu’un esprit sacré. La régénération d’Israël doit être également corporelle». De Jérusalem à Tel-Aviv, Paris en est-elle l’esclave diplomatique de ces relations internationales ?

Je laisse à l’histoire le soin de réguler le personnage de Roland. En outre, pour Garry Dieuveille Romulus, Roland est ce «mystique» incarné de mystères, pour Nou-Kaab, Il est plus que l’intrigue du «penseur exonéré». Pour Fritzberg Daléus, Roland est «l’autre camarade» de Jacques Hilaire comme pour la plupart des amis, tel que Rony Michel Chéry, «Roland Désir» dit-il, «sé zanmi Jak sèlman». Je reprends à mon gré la parenthèse du titre, si l’origine pouvait contenir la pensée, le monde serait désuet. Ce serait en fait : «sic transit gloria mudi (ainsi passe la gloire dans ce monde)». Adieu.

Roland-de-Saint-Christophe s’arrêta volontairement sur trois termes en thématique finale pré adieu : égrégore, matière-sombre, intelligence-artificielle. Il m’a suggéré l’offensive de la douce dérision, plutôt que la brève en coup de poing grotesque, le manque d’assurance quelque part, ce sans en enlever le rara.


Cet article est publié en collaboration spéciale avec Réseau HEM Geneva, et l’hebdomadaire Haïti-Observateur, édition du 4 mars 2020 VOL. L, No.8  New York, et se trouve en P. 13, 15 à : http://haiti-observateur.ca/wp-content/uploads/2020/03/H-O-4-March-2020-1.pdf